Le plan Maroc Vert avance à grands pas. Le constat a été dressé par Aziz Akhannouch, le ministre de l’Agriculture, mercredi à Skhirat lors de la 2e réunion du Comité mixte de suivi. Satisfecit largement partagé par les chefs de file des différentes filières contractantes avec le gouvernement. Et pour cause! Les grandes avancées enregistrées dans la mise en œuvre de la stratégie agricole. Et avec une grande célérité. Ceci, aussi bien aux niveaux législatif et institutionnel qu’à celui de l’incitation à l’investissement. Reste à mettre au diapason les autres courroies de transmission. En attendant, le rapport du Comité mixte de pilotage dénommé «Project management office» (PMO) est éloquent. «Cette instance, qui regroupe des représentants du gouvernement et des partenaires privés, joue pleinement son rôle», se félicite le ministre. D’abord, en tant que support stratégique pour s’assurer de l’adéquation du processus d’implémentation de la stratégie. En s’acquittant, ensuite, de la gestion du portefeuille de contrats- programmes et du suivi de leur état d’avancement. Mais au-delà, des résultats concrets sont d’ores et déjà palpables sur le terrain. Ils se traduisent par l’importance des investissements injectés dans les différentes filières agricoles.
Pas moins de 14 projets, d’une enveloppe globale de 2,5 milliards de DH, ont été lancés dans la filière agrumicole. Celle du lait a enregistré le lancement effectif de 4 projets totalisant un investissement de 1,2 milliard de DH. Il en est de même de la filière oléicole qui a bouclé 6 projets pour une enveloppe de 700 millions de DH. Le maraîchage, viandes rouges et avicoles ne sont pas en reste. Pour la première filière, le montant des investissements se chiffre à près de 310 millions de DH. Alors que les secteurs des viandes rouges et avicoles ont investi respectivement 306 et 50 millions de DH. Pour ce qui est de la filière céréalière dont la création de l’interprofession remonte à peine à quelques mois, elle a aussi lancé 2 grands projets pour une enveloppe de 54 millions de DH. Le tout a été bien évidemment stimulé par le Fonds de développement agricole dont la refonte a été menée à bon port. «Mais pour probantes qu’elles soient, les avancées enregistrées doivent inciter à plus de mobilisation aussi bien de la part des autres départements ministériels concernés que des professionnels», a souligné le ministre. Surtout que la composante régionale de la stratégie agricole nécessite une coordination sans faille.
Dans la continuité des actions entreprises pour soutenir l’investissement, 2 projets à fort impact sur le secteur agricole ont été annoncés. Il s’agit de la restructuration du système de vulgarisation. Ce projet a pour objectif le transfert des technologies via l’encadrement des agriculteurs. A cet effet, une organisation cible est à l’étude. Elle prévoit les structures, leur rôle, leurs moyens et leur articulation. Son financement a déjà fait l’objet d’une démarche de la tutelle auprès du département des Finances.
L’autre projet tient à la création du cadre juridique de l’interprofession. Jugée révolutionnaire par Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural, la loi se trouve déjà dans le circuit réglementaire pour son adoption par le gouvernement. Elle vise l’instauration d’un cadre juridique et institutionnel permettant la reconnaissance de l’interprofession en tant qu’entité. Dans l’objectif d’asseoir la bonne gouvernance, mais aussi d’assurer des ressources permanentes aux interprofessions. D’autres chantiers seront aussi bouclés en 2011. A commencer par l’assainissement des circuits de commercialisation au niveau du marché local. Sans occulter l’adaptation aux exigences de la commercialisation à l’extérieur. Car, il s’agit d’accompagner l’évolution attendue de l’offre agricole. Se range dans ce cadre, le lancement d’une stratégie marketing en faveur des produits du terroir. L’objectif est de valoriser ce patrimoine sur le marché intérieur et d’en créer l’identité «Terroir Maroc» sur les débouchés d’exportation. Et le dispositif sera complété par la mise en place d’un système d’assurance agricole à même d’accompagner le secteur selon ses nouveaux plans d’actions. Reste enfin, la refonte de la recherche/développement qui doit constituer la priorité en 2011.
Ateliers
Les travaux des ateliers ont été principalement consacrés aux réformes des circuits de commercialisation des fruits, légumes et viandes (rouges et avicoles). Histoire d’impliquer plus étroitement les professionnels à ces chantiers. Le volet logistique et commercialisation a été aussi examiné pour ce qui est des filières agrumicole, maraîchère, céréalière et oléicole. Mais pour l’ensemble, l’accent a été particulièrement mis sur la valorisation.
A. G.