Au fil des jours, la pandémie du Coronavirus gagne du terrain. Bien que le bilan au niveau national reste maîtrisable (49 cas au 18 mars 2020), force est de constater que les retombées économiques du Coronavirus risqueraient d’être inévitables. Après les mesures prises par le gouvernement notamment avec la fermeture des frontières, le cloisonnement de tous les espaces non indispensables (cafés, restaurants, hammams, salles de sport…), plusieurs secteurs ont déjà fait les frais de cette conjoncture pour ne citer que le tourisme, le textile, les services, l’industrie…
D’autres seront logés dans la même enseigne très prochainement sachant que l’économie entame une phase de forte récession. Malheureusement, face à l’arrêt de l’activité dans certains secteurs, plusieurs employeurs se sont vus contraints de se séparer de certains de leurs d’employés. Du jour au lendemain, bon nombre de personnes se sont retrouvées au chômage et donc sans revenu dans une conjoncture qui s’annonce très difficile.
En attendant les mesures que le gouvernement devra prendre pour garantir les droits des employés dans ce contexte et en attendant des mesures économiques pour les secteurs les plus touchés, quel recours pour ceux astreints au chômage forcé ? Les employés ayant perdu involontairement leur emploi pourront-ils bénéficier du dispositif de perte d’emploi, instauré en 2014 après l’adoption de la loi no 03-14 complétant et modifiant le dahir no 1-72-184 relatif au régime de sécurité sociale ?
Des questions que se posent les Marocains sur les réseaux sociaux depuis l’application des mesures de limitation de la circulation. Le document de la demande d’indemnité de perte d’emploi a beaucoup circulé ces derniers jours.
D’après un expert, si toutes les exigences d’éligibilité sont réunies, en principe il n’y a pas de raison pour que l’employé ne bénéficie pas de cette protection minimale pour une durée de 6 mois. Rappelons que le salarié doit avoir cumulé 780 jours de déclarations de salaires pendant les trente-six derniers mois précédant la date de perte d’emploi dont 260 jours durant les 12 derniers mois précédant cette date et avoir perdu son emploi dans des circonstances indépendantes de sa volonté.
Toutefois, la conjoncture actuelle est exceptionnelle et peut générer plusieurs pertes d’emploi si le gouvernement n’intervient pas à temps. Le dispositif qui est alimenté par les cotisations des affiliés ne pourra donc pas répondre aux demandes puisqu’il n’a pas été dimensionné pour un tel besoin.
Le gouvernement qui est en pleine réflexion sur les mesures à prendre pour soutenir l’économie mais surtout pour garantir aux employés le droit de préserver leurs emplois et aux catégories socioéconomiques vulnérables de subvenir à leur besoin, devrait penser à alimenter ce dispositif pour que chaque personne ayant perdu involontairement son emploi puisse bénéficier de cette indemnité. A rappeler que le Comité de veille économique se réunira demain pour prendre des mesures sociales et fiscales urgentes.
Si le gouvernement adopte le recours à ce dispositif, il devrait parallèlement assouplir, en attendant la réforme du système d’indemnité de perte d’emploi qui traîne depuis un moment, les exigences d’éligibilité que les syndicats avaient jugées trop contraignantes.