Les opérateurs s’impatientent. La loi cadre sur l’efficacité énergétique et sur les énergies renouvelables, passée en Conseils de gouvernement et des ministres, tarde à être adoptée. Elle est en discussion au Parlement. Le Fonds de financement pour soutenir les programmes d’efficacité énergétique et énergies renouvelables est pourtant disponible. De même pour le décret autorisant l’accès des auto-producteurs d’électricité au réseau et le rehaussement du seuil de production de 10 à 50 MW. Le Fond de développement énergétique (FDE), ainsi destiné à accompagner la politique de développement de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique surtout, est doté d’un budget de 1 milliard de dollars géré par le ministère de l’Energie. Il est constitué de dons de l’Arabie, des Emirats Arabes Unis et de la contribution du Fonds Hassan II de développement économique et social. A ce jour, il a déjà été utilisé pour la restructuration financière de l’ONE, le remboursement des régies d’électricité pour la pérennité de la stratégie dite de tarification incitative baptisée «moins 20%/moins 2%». Il a également servi au financement du parc éolien de Tanger, d’une puissance de 2.000 MW, ou encore à la formation du capital social (1 milliard de DH) de la Société d’investissements énergétiques (SIE). Une sorte de doublon au fond? Car, entre autres prérogatives, la SIE est appelée à investir dans des projets visant l’augmentation des capacités de production énergétique, la valorisation des ressources énergétiques renouvelables et le renforcement de l’efficacité énergétique. De plus, plusieurs missions lui ont été confiées pour accompagner l’industrialisation des filières énergétiques prioritaires; notamment la prise de participations stratégiques dans des entreprises développant des projets concrets, rentables dont la faisabilité industrielle est démontrée ou encore le ciblage de projets propres et innovants (énergie solaire, biomasse, éolien et hydraulique).
Le Fonds de développement énergétique permettra de renforcer et de sécuriser les capacités de production existantes, de fournir un appui financier aux projets d’efficacité énergétique et aux entreprises spécialisées dans les services énergétiques. D’où l’objectif de porter la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité à 18 % à l’horizon 2012 pour atteindre 15% d’économie d’énergie d’ici à 2030. Pour cela, une part belle est faite aux énergies renouvelables dont l’objectif est de rehausser leur contribution à 20% du bilan électrique et à 10% du bilan énergétique à l’horizon 2012 avec en sus une économie d’énergie de près de 800 millions de tonnes équivalents pétrole.
Bachir THIAM