Quels sont les moyens dont disposent les associations de consommateurs pour défendre les droits du consommateur marocain? Cette question a constitué le thème central d’une table ronde, organisée le 14 mars au siège du ministère de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, à l’occasion de la journée mondiale des droits du consommateur. La finalité essentielle de cette rencontre était de recenser les mesures entreprises par le mouvement consumériste marocain, et de mieux cerner les initiatives propices à son développement, ainsi que les actions pouvant favoriser le consommateur.
Ahmed Réda Chami, ministre de tutelle, a rappelé en ouverture des travaux la préoccupation des autorités publiques quant au retard du projet de loi 27-00 (cf. www.leconomiste.com). A cet effet, ce dernier a tenu une réunion, le 13 mars, avec Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, et le secrétaire général du gouvernement. En conclusion, il ressort que les autorités publiques s’engagent à de considérables progrès pour les mois à venir. Chami a également rappelé l’existence d’autres textes légaux en matière de consommation, telle la loi sur la sécurité des produits industriels.
Concernant les moyens dont disposent les associations de consommateurs, des témoignages sur l’expérience des guichets-conseils ont été exposés.
Résultat, ces guichets ont aidé plus de 600 consommateurs depuis leur inauguration, à travers divers moyens tels le conseil, la médiation ou la remise de documents destinés à la sensibilisation du consommateur. Ces guichets ne tournent cependant pas encore à plein régime, vu que les personnes qui s’en occupent sont essentiellement des bénévoles. Et afin que l’association de consommateur puisse optimiser son activité, celle-ci se doit d’être génératrice de revenus. Par conséquent, si certains services comme la communication d’informations sont gratuits, d’autres comme le traitement des dossiers ou la médiation sont payants, ou alors soumis à l’adhésion. Les associations de consommateurs disposent également d’un outil d’amélioration via le jumelage institutionnel avec l’Europe. Un site web dédié à l’information du consommateur marocain est également en chantier. Cette dernière demeure essentielle. Selon Mourad Hamayed-El Mili, conseiller du projet AQPA (cf. www.leconomiste.com), le consommateur marocain n’aurait pas encore la maturité nécessaire pour la réceptivité de l’arsenal juridique à venir. D’où l’urgence de la sensibilisation et de l’information, en lesquelles les entreprises sont appelées à participer, à condition de bénéficier d’une éthique irréprochable.
Adam Berrada
Source : http://www.leconomiste.com